Répression et instrumentalisation de la justice au Maroc.

Condamnation du journaliste Hamid El Mehdaoui.

Le 21 juin, plusieurs associations en Europe: France, Belgique, Hollande, Espagne…ont organisé une conférence le samedi 21 juin 2025 à Bruxelles sous le titre, « Situation des droits humains au Maghreb et Solidarité avec Gaza ». À cette occasion, elles ont annoncé « publiquement en tout premier lieu la création d’une structure informelle pour organiser leurs actions de solidarité et pour mutualiser leurs efforts et moyens ».
Cette structure, dénommée « Coordination associative en Europe pour le respect des droits humains au Maroc », a publié ce 1er juillet 2025, un communiqué sur la condamnation confirmée le 30 juin en Appel du journaliste marocain Hamid El Mehdaoui.
Depuis 2017, au moment des contestations du Hirak du Rif, Hamid El Mehdaoui subit différentes pressions et arrestations injustes et injustifiées. Condamné le 11 novembre 2024 par le tribunal de première instance de Rabat, à 18 mois de prison ferme et à une amende d’environ 130 000 euros, cette peine a été confirmée en Appel malgré les protestations de différentes associations de droits humains et de RSF.



« La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc a appris avec indignation la condamnation, ce lundi 30 juin 2025, du journaliste marocain Hamid El Mehdaoui, directeur du média Badil. La Cour d’appel de Rabat l’a condamné à 18 mois de prison ferme et une amende de 1,5 millions de dirhams (150 000 euros) pour « diffusion de fausses allégations, diffamation, calomnie et injures publiques » envers le ministre marocain de la Justice. Le jugement a été rendu au nom des dispositions du Code pénal et non du Code de la presse, réformé en 2016, et qui exclut toute peine d’emprisonnement quand il s’agit d’un journaliste.

Cette condamnation démontre une nouvelle fois la volonté des autorités marocaines de bâillonner toutes les voix discordantes et toutes les oppositions contre les choix politiques et économiques poursuivis et contre la corruption généralisée. Elle confirme de nouveau l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire à cet effet.

Rappelons que les persécutions contre le journaliste Hamid El-Mehdaoui se poursuivent depuis son dernier emprisonnement en lien avec le Hirak du Rif. Il fait l’objet de plusieurs poursuites initiées par le même ministre de la Justice. Le Tribunal administratif de Rabat a refusé injustement le renouvellement de sa carte professionnelle de journaliste sous prétexte qu’il n’est que Yutubeur. 

La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc exprime sa condamnation la plus ferme des tracasseries, poursuites et condamnations à l’encontre du journaliste Hamid El-Mehdaoui. Elle dénonce ces vieilles pratiques du Makhzen marocain qui utilise la justice pour bâillonner toute contestation et critique des politiques autoritaires et antisociales. Elle dénonce également le nouveau tour de vis contre les libertés prévues par la modification engagée du Code de procédure pénale, dont les nouveaux articles 3 et 7 prévoient notamment d’empêcher les dénonciations et plaintes des citoyens et associations pour corruption et abus de biens publics, de ne pas laisser la latitude au parquet de s’autosaisir de ce genre d’affaires, et de donner au gouvernement le monopole de l’initiation des enquêtes et poursuites en pareille matière.

La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc renouvelle son soutien inconditionnel aux prisonniers politiques et d’opinion au Maroc dont les condamnés injustement du Hirak pacifique du Rif et le bâtonnier Mohamed Ziane. »

Coordination associative en Europe pour le respect des droits humains au Maroc
1er juillet 2025